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Historique

Le cathéter pulmonaire flotté muni d’un ballon à son extrémité fut introduit en 1970 et a connu depuis lors une mode sans précédent dans le monitorage des patients en état critique [6]. On a estimé à 2.5 millions le nombre de ces sondes placées annuellement dans le monde à la fin des années 90, ce qui représente un coût global évalué de 1 à 2 milliards de dollars [7]. Bien que l'amélioration du matériel et la routine acquise par les cliniciens en aient fait chuter la morbidité, le rapport coût / bénéfice de cette technique invasive reste difficile à évaluer, et son taux de complications est estimé à 0.1 - 4 % des cas [5]. Ces vingt dernières années, de nombreuses études contrôlées à large échelle ont abouti à la conclusion que l'utilisation routinière de la Swan-Ganz n’offrait probablement aucun bénéfice, ou était associée à une aggravation de la mortalité [2,4]. De ce fait, son utilisation a marqué un net recul et ses indications se sont concentrées sur des situations précises. De plus, de nouvelles techniques sont apparues pour la mesure du débit cardiaque. Même si l’on est allé jusqu’à demander l’installation d’un moratoire sur son utilisation en peropératoire comme aux soins intensifs il y a vingt ans déjà [3], il n’en reste pas moins que le cathéter pulmonaire est toujours considéré comme la technique de référence pour la mesure du débit cardiaque en clinique [1]. Le fait est que la Swan-Ganz est un outil de monitorage et de diagnostic. Or l'impact d'un tel dispositif tient à l'efficacité des mesures thérapeutiques qui en découlent: il ne vaut que ce que valent les conclusions qu'on en tire [4].
 
Le cathéter artériel pulmonaire (CAP) offre un certain nombre de mesures :
 
  • Pression artérielle pulmonaire (PAP);
  • Pression artérielle pulmonaire d’occlusion (PAPO);
  • Volume systolique (VS);
  • Saturation en oxygène du sang veineux mêlé (SvO2).
Il permet de calculer ensuite le débit cardiaque (DC), les résistances artérielles pulmonaires (RAP), les résistances artérielles systémiques (RAS), le travail ventriculaire systolique droit et gauche (RVSW, LVSW), la fraction d’éjection du ventricule droit, le volume télédiastolique du VD. Les deux dernières mesures ne sont possibles qu’avec la variante à débit continu, mais non avec le cathéter standard.
 
 
Le cathéter artériel pulmonaire
Depuis son introduction en 1970, le cathéter de Swan-Ganz a vécu 25 ans d'enthousiasme, puis 20 ans de doute. Il reste néanmoins la seule manière de mesurer la pression artérielle pulmonaire, la pression capillaire pulmonaire et la SvO2; il reste aussi la référence pour la mesure du volume systolique et le calcul du débit cardiaque ou des résistances artérielles.


© CHASSOT PG  Août 2010, dernière mise à jour Août 2017
 
 
Références
 
  1. BETTEX DA, HINSELMANN V, HELLERMANN JP, JENNI R, SCHMID ER. Inaccuracy of cardiac output determination by transoesophageal echocardiography. Anaesthesia 2004; 59:1184-92
  2. CONNORS AF, SPEROFF T, DAWSON NW, et al. The effectivenes of right heart catheterization in the initial care of critically ill patients. SUPPORT investigators. JAMA 1996; 276:889-97
  3. DALEN JE, BONE RC. Is it time to pull the pulmonary artery catheter ? JAMA 1996; 276:916-8
  4. GIDWANI UK, GOEL S. The pulmonary artery catheter in 2015. The swan and the phoenix. Cardiol Rev 2016; 24:1-13
  5. ROIZEN MF, et al. Practice guidelines for pulmonary artery catheterization. A report by the ASA Task Force on pulmonary artery catheterization. Anesthesiology 1993; 78:380-94
  6. SWAN HJC, GANZ W, FORRESTER JS, et al. Catheterization of the heart in man with the use of a flow-directed balloon-tipped catheter. N Engl J Med 1970; 283:447
  7. VENDER JS. Resolved: A pulmonary artery catheter should be used in the management of the critically ill patient. Pro. J Cardiothorac Vasc Anesth 1998; 12(Suppl 1):9-12
 
 
06. Le monitorage en anesthésie cardiaque