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Impact de l'ETO

L’examen échocardiographique initial avant la CEC a un impact important (voir Impact clinique) : il modifie la prise en charge hémodynamique dans 25% des cas, le diagnostic dans 15%, la stratégie chirurgicale dans 6-15% et la reprise chirurgicale dans 2.2% des CEC [4,5,6,7]. Cette dernière valeur s’élève même jusqu'à 30% dans les cas à haut risque [8]. Lorsqu'il est spécifiquement requis pour répondre à une question chirurgicale, l'examen ETO apporte la réponse dans 69% des cas [5]. Une insuffisance aortique inattendue est découverte chez 5% des patients [2]. Dans le cadre des cardiopathies congénitales, les découvertes de l’ETO modifient la stratégie opératoire dans 3 à 7% des cas et justifient un retour en CEC pour correction complémentaire dans 4 à 7% des interventions [1]. Les raisons de découvertes fortuites à l'examen pré-CEC, qui sont de l'ordre de 3-7% des cas, sont liées à des erreurs d'interprétation de l'échocardiographie préopératoire, aux limites de l'écho transthoracique et à l'évolution de la maladie [9]. Ces découvertes ne sont évidemment possibles que si l'examen est complet et que si l'échocardiographeur est bien formé.

Après CEC, le taux de reprise chirurgicale justifiée par l’examen échocardiographique est de 2-4% [1,4]. Dans la série lausannoise (12’986 examens), le taux de modifications dans la stratégie chirurgicale est de 6% avant CEC et de 3% après CEC [2]. Il est variable selon les pathologies traitées. Même si l’impact est très faible dans les opérations simples en présence d’une bonne fonction ventriculaire, l’utilisation de routine se justifie par l’impossibilité de prédire chez quel patient l’ETO va découvrir une information nouvelle et de ce fait modifier la stratégie médicale ou chirurgicale [3].


 
Impact de l'ETO en chirurgie cardiaque
L’impact de l’ETO est majeur : modification de la prise en charge anesthésique dans 25% des cas, de diagnostic dans 15%, de stratégie chirurgicale dans 6-15% ; reprise chirurgicale dans 2-3% des CEC.


© CHASSOT PG, BETTEX D. Mars 2011, Avril 2019; dernière mise à jour, Mars 2020


Références
 
  1. BETTEX DA, SCHMIDLIN D, BERNATH MA, PRETRE R, HURNI M, SCHMID ER, CHASSOT PG. Intraoperative transesophageal echocardiography in pediatric congenital cardiac surgery: A two-center observational study.  Anesth Analg 2003; 97:1275-82
  2. CHASSOT PG. Statistiques ETO 1991-2008, CHUV 2008
  3. DESJARDINS G, CAHALAN M. The impact of routine trans-oesophageal echocardiography (TOE) in cardiac surgery. Best Pract Res Clin Anaesthesiol 2009; 23:263-71
  4. ELTZSCHIG HK, ROSENBERGER P, LÖFFLER M, et al. Impact of intraoperative transesophageal echocardiography on surgical decisions in 12,566 patients undergoing cardiac surgery. Ann Thorac Surg 2008;85 :845-53
  5. KLEIN AA, SNELL A, NASHEF SAM, et al. The impact of intra-operative transoesophageal echocardiography on cardiac surgical practice. Anaesthesia 2009; 64:947-52
  6. MICHEL-CHERQUI M, FISCHLER M. Echocardiographie peropératoire en chirurgie cardiaque. In: VIGNON P et al, éd. Echocardiographie Doppler chez le patient en état critique. Paris: Elsevier-Masson, 2008, 433-80
  7. MINHAJ M, PATEL K, MUZIC D; et al. The effect of routine intraoperative transesophageal echocardiography on surgical management. J Cardiothorac Vacs Anesth 2007; 21:800-4
  8. SAVAGE RM, LYTLE BW, ARONSON S, et al. Intraoperative echocardiography is indicated in high-risk coronary artery bypass grafting. Ann Thorac Surg 1997; 64:368-74
  9. SKINNER HJ, MAHMOOD A, UDDIN A, MATHEW T. An investigation into the causes of unexpected intra-operative transoesophageal echocardiography findings. Anaesthesia 2012; 67:355-60

 
25. Echocardiographie transoesophagienne 1ère partie