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Conclusion

Le vieillissement de la population et l’extension de la chirurgie à des malades à risque de plus en plus élevé amènent fréquemment l’anesthésiste à prendre en charge des patients en insuffisance ventriculaire. Une bonne compréhension des mécanismes physiopathologiques, une préparation intensive des malades et un choix perspicace de la technique d’anesthésie permettent d’obtenir des résultats satisfaisants. Une adaptation pharmacologique adéquate et un contrôle rigoureux des paramètres hémodynamiques sont essentiels au succès de l’opération. 
 
Des interventions majeures peuvent être courronnées de succès chez des malades en insuffisance ventriculaire compensée pour autant qu’il ne se passe aucun incident ni aucune déviation hémodynamique significative. Ces patients sont compensés dans la situation de base, mais ont perdu toute réserve fonctionnelle (voir Figure 12.31) [2]. 
 
Figure 12.31 : Réduction de la réserve fonctionnelle en rapport avec l'évolution de l’insuffisance ventriculaire. La capacité basale est altérée très progressivement, mais la capacité fonctionnelle maximale est dramatiquement réduite; les patients ont perdu toute faculté d'adaptation aux variations des conditions de charge ou à l'effet inotrope négatif des substances [d’après réf 2].
 
Il s’agit donc de maintenir les  malades le plus près possible de leurs conditions de repos et de ne rien leur imposer qui ressemble à une épreuve d'effort, car ni leur volume systolique ni leur débit cardiaque ne peuvent augmenter. D’où une stratégie d’anesthésie proactive fondée sur une correction immédiate de toute déviance hémodynamique et sur une anticipation des problèmes qui pourraient survenir. Cette "tolérance zéro" demande une prise en charge, un monitorage et un suivi adapté aux conditions hémodynamiques fragiles du patient et non à la chirurgie entreprise. Comme la surveillance et l'équilibre cardiovasculaire réclament toute l'attention possible, l'anesthésie doit être réglée en "auto-pilote" et les corrections hémodynamiques réalisées avec des agents spécifiques mais non en variant la profondeur de l'analgésie ou de l'anesthésie [1].
 


© BETTEX D, CHASSOT PG,  Janvier 2008, dernière mise à jour, Novembre 2018



Références
 
  1. BETTEX DA, CHASSOT PG, RUDIGER A. The weak heart: perioperative management. Cardiovasc Medicine 2017; in press
  2. COOK DJ, ROOKE GA. Priorities in perioperative geriatrics. Anesth Analg 2003; 96:1823-36å
 
12 Anesthésie et insuffisance ventriculaire